Bouche du Roy - Photo Credits Eco-Benin

Où la mer rencontre la terre : Patrimoine côtier, résilience communautaire et inclusion dans un paysage en évolution (CoHeRe)

Introduction

Le patrimoine – les relations profondes et profondément enracinées des gens avec leur passé et leur avenir matériel et immatériel – est au premier plan de ce programme de recherche. Nous nous concentrons sur le Bénin côtier, en Afrique de l’Ouest, où nous examinerons comment le patrimoine peut jouer un rôle significatif dans le renforcement de la résilience future au changement climatique, compte tenu de sa capacité à rassembler les communautés par le biais de la responsabilité sociale. La zone côtière de l’Afrique de l’Ouest, à l’interface entre l’océan, les lagunes et les rivières, possède un riche patrimoine culturel et naturel, résultat d’interactions complexes au fil des siècles. Elle abrite des écosystèmes fragiles, des environnements protégés, des espèces menacées, des sites patrimoniaux et une archéologie cachée d’importance locale et internationale.

Notre objectif est d’améliorer la résilience face à l’évolution des risques climatiques et environnementaux dans les régions côtières du Bénin en renforçant l’engagement et la gestion du patrimoine. Le patrimoine fait partie intégrante de l’identité, de l’appartenance et de tous les modes de vie, et constitue un élément essentiel du bien-être. Le patrimoine culturel peut renforcer la capacité d’adaptation et la résilience en rassemblant les gens et en créant des voies d’adaptation inclusives. La conservation du patrimoine nous apprend également que les pertes et les dommages ne peuvent pas être entièrement évités et que les décisions concernant ce qu’il faut conserver et ce qu’il faut laisser tomber sont fondamentales pour maintenir les valeurs pour les générations futures, même lorsque ce qui est précieux a disparu.

CoHeRe ajoute une conversation importante au portefeuille de CLARE. Il s’appuie sur les enseignements existants en matière de patrimoine pour l’adaptation au changement climatique (https://doi.org/10.1038/s44168-025-00210-z), y compris la participation équitable de divers groupes dans les processus de prise de décision, et reconnaît, grâce à la pratique du patrimoine, que la coproduction est essentielle pour des voies d’adaptation résilientes.

Importance de la côte et de ses ressources pour les communautés : La pêche le long de la Route des Pêches.
Credit image Anne Haour

Contexte

Un récent livre blanc commandé par l’UNESCO, le GIEC et l’ICOMOS pour informer la politique sur le changement climatique et le patrimoine reconnaît que le patrimoine fait partie intégrante des sept chapitres sectoriels du groupe de travail II du sixième rapport d’évaluation du GIEC, sur les impacts, l’adaptation et la vulnérabilité. L’UNESCO, le GIEC et l’ICOMOS conviennent que le patrimoine est intrinsèque à la résilience à long terme des écosystèmes terrestres et d’eau douce, des océans et des écosystèmes côtiers, des systèmes alimentaires, des environnements urbains, de la santé, du bien-être, des économies et des moyens de subsistance. Actuellement, les océans et les côtes du Bénin sont perçus comme une ressource à pêcher, à exploiter ou à développer à des fins économiques, mais les océans et les écosystèmes côtiers sont des lieux culturels importants dont la valeur dépasse leur potentiel économique. Les objectifs de développement durable des Nations unies reconnaissent l’importance de préserver la santé des océans et des écosystèmes côtiers. La conférence des Nations unies sur les océans, qui se tiendra en juin 2025, souligne l’importance des océans en déclarant qu’ils « constituent une part importante de notre patrimoine naturel et culturel et jouent un rôle essentiel dans le développement durable ».

Approche et méthodes

Nous avons deux objectifs principaux : 1) établir et démontrer comment l’engagement dans le patrimoine culturel matériel et immatériel a améliorer la compréhension et les pratiques de gestion de l’environement, et donne aux communautés, et donne aux communautés un pouvoir sur le changement, et 2) partager les moyens par lesquels ces compréhensions et pratiques peuvent aider les communautés dans les zones vulnérables à améliorer leur résilience à long terme aux impacts du changement climatique, en construisant des coalitions pour une prise de décision véritablement inclusive.

Nous testerons nos deux axes de réflexion par le biais d’une série d’activités, notamment des activités de groupe consistant à collecter et à rassembler des histoires et des souvenirs sur les changements environnementaux, des entretiens semi-structurés avec différents secteurs de la société et des activités dans les écoles. Nous étudierons les conceptions culturelles de l’environnement et de ses risques, les lieux appréciés et les perceptions du changement, y compris la répartition des animaux et des plantes. Nous mènerons une étude archéologique du patrimoine matériel existant et évaluerons sa vulnérabilité à la perte et aux dommages.

L’archéologie a le potentiel de créer des « paysages de mémoire » lorsque des lieux importants sont perdus à cause du changement climatique. Ici, des étudiants travaillent à ƆhlixwE, au Bénin.
Crédit photo : Anne Haour

Nous travaillerons avec les utilisateurs du patrimoine et les parties prenantes pour co-créer des parcours inclusifs afin d’améliorer la résilience en montrant comment l’attention portée au patrimoine est par essence une attention portée à la communauté et à l’environnement. Nous espérons sensibiliser les communautés locales à un patrimoine méconnu ou non encore identifié, mis au jour par nos enquêtes. Nous compilerons des images historiques et créerons des modèles de risques côtiers futurs, en combinant des discussions et des témoignages de groupes locaux, notamment d’associations de femmes, de jeunes et de pêcheurs. À l’aide d’images et de cartes, nous explorerons la façon dont les communautés côtières du Bénin conçoivent leur environnement, comment il a changé et ce qu’elles croient être un avenir réaliste. Nos groupes de discussion sur l’histoire et le patrimoine discuteront et débattront de la validité de l’intendance communautaire des espaces, des lieux et des traditions importants dans la prise de décision concernant le changement.

Équité et inclusion sociale

L’égalité des sexes et l’inclusion sociale (GESI) sont au cœur de notre projet, qui met l’accent sur l’implication des femmes et des filles, ainsi que des groupes marginalisés et vulnérables. Notre approche du GESI est fondée sur l’observation que différents groupes perçoivent, expérimentent et valorisent le patrimoine de différentes manières, et donc réagissent différemment aux dangers, impacts et risques liés au changement climatique.

Les communautés des régions côtières du Bénin subissent la perte et la détérioration de leurs moyens de subsistance en raison de projets d’infrastructure à grande échelle et de l’érosion côtière.
Crédit photo: Salma Sabour

Produits et résultats

Nos réalisations et nos résultats seront intégrés au suivi, à l’évaluation et à l’apprentissage, qui se dérouleront parallèlement à nos objectifs et à nos activités. Cela garantira une réflexivité méthodologique maximale pendant toute la durée du projet, afin de s’assurer que nos résultats sont significatifs, pertinents et utilisables, et que nos effets sont durables dans l’avenir. Les résultats seront intégrés dans les principes tirés de la gestion du patrimoine, mettant en avant le patrimoine comme partie intégrante d’une action climatique efficace à l’échelle locale et régionale. Par exemple, nos résultats nous permettront de comprendre comment l’attachement à un lieu a un impact différencié sur les réactions d’adaptation, notamment en explorant la manière dont les gens vivent et font face aux changements environnementaux et comment les impacts et les réactions sont socialement différenciés. Nos résultats à long terme comprennent l’amélioration de la communication entre les différentes parties prenantes dans le but de renforcer la confiance et d’autonomiser les groupes marginalisés/vulnérables et les communautés locales. Il s’agit également d’améliorer le profil des conversations autour du patrimoine au sein de la communauté de l’adaptation et de la résilience climatiques, et de faire valoir l’importance de ces conversations.

Nos réalisations et nos résultats seront intégrés au suivi, à l’évaluation et à l’apprentissage, qui se dérouleront parallèlement à nos objectifs et à nos activités. Cela garantira une réflexivité méthodologique maximale pendant toute la durée du projet, afin que nos résultats soient significatifs, pertinents et utilisables, et que nos effets soient durables dans l’avenir.

Mises à jour

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Sorties

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