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Histoires d’impact : Combler les lacunes en matière d’égalité des genres et d’inclusion sociale dans le financement de l’adaptation au changement climatique

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Auteurs: CLARE Admin et Blanche Butera

Depuis son lancement en 2023, ECONOGENESIS a fait avancer le débat mondial sur le financement du climat, notamment sur l’importance de permettre un financement de l’adaptation qui prenne également en compte l’égalité des genres et l’inclusion sociale. Au cours de l’année écoulée, l’équipe du projet a directement contribué à une publication internationale phare sur le climat – le rapport sur le déficit de l’adaptation au climat du Programme des Nations unies pour l’environnement (AGR) – et les principaux résultats de ces travaux ont été inclus dans le premier Global Stocktake (Bilan mondial), fournissant de nouvelles estimations des besoins de financement de l’adaptation pour les pays en développement. Dans le cadre de l’AGR, l’équipe a également entrepris et présenté une analyse de l’égalité des genres et de l’inclusion sociale dans le financement de l’adaptation.

L’enjeu

Si les études sur les coûts économiques du changement climatique sont de plus en plus nombreuses, les coûts et les avantages de l’adaptation restent insuffisamment documentés. En outre, alors que les effets du changement climatique sont ressentis de manière disproportionnée par les pauvres, les femmes, les filles et les populations marginalisées, on ne sait pas encore comment les coûts économiques du changement climatique – et donc les besoins d’adaptation – varient en fonction du sexe ou du groupe social. Soutenu par le programme-cadre de recherche CLimate Adaptation and REsilience (CLARE), ECONOGENESIS vise à combler ces lacunes en faisant progresser l’analyse des aspects économiques de l’adaptation, en renforçant l’égalité des genres et l’inclusion dans la planification et la programmation de l’adaptation, et en produisant de nouvelles connaissances et approches sur le financement de l’adaptation.

Impact sur le Global Stocktake

Le travail de l’équipe ECONOGENESIS – tel qu’il est rapporté dans l’AGR et la mise à jour – a été référencée dans le tout premier Global Stocktake, grâce auquel les parties à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) évaluent les progrès collectifs accomplis dans la réalisation des objectifs de l’Accord de Paris. S’appuyant sur ce travail soutenu par le CLARE, la communauté internationale a reconnu que les besoins d’investissement en matière d’adaptation sont élevés pour les pays en développement, et qu’il existe un déficit de financement existant qui, s’il n’est pas comblé, entraînera des pertes et des dommages coûteux.

Influence sur le rapport sur le déficit de l’adaptation au climat

Les contributions d’ECONOGENESIS au rapport sur le déficit de l’adaptation au climat présentent de nouvelles estimations du déficit de financement de l’adaptation au niveau mondial. L’équipe d’ECONOGENESIS a soutenu des travaux qui ont estimé les coûts d’adaptation pour les pays en développement entre 215 et 387 milliards USD par an jusqu’en 2030, soit 10 à 18 fois plus que les flux annuels du financement public international actuel. Ces travaux ont permis d’actualiser et d’affiner les estimations antérieures du déficit d’adaptation, en constatant que les coûts anticipés de l’adaptation étaient plus élevés que ce qui avait été identifié précédemment.

ECONOGENESIS a également produit des informations sur la manière dont les Contributions déterminées au niveau national (NDCs) et les Plans nationaux d’adaptation (NAPs) dans le cadre de l’accord de Paris s’engagent à aborder l’égalité des genres et l’inclusion sociale. Parmi les NDC et les NAP qui prévoient des besoins financiers, seuls 2 % des coûts d’adaptation globaux ont été alloués à la lutte contre les inégalités sociales et de genre.

Seuls 20 % d’entre eux incluent désormais des coûts spécifiques pour les aspects liés au genre, et seul le document d’un pays est considéré comme sensible au genre, les autres étant spécifiques au genre ou intégratifs. Parmi les flux financiers et les besoins de financement, d’autres aspects de l’inclusion sociale (par exemple l’indigénéité, l’ethnicité, le handicap, l’âge ou le statut migratoire) reçoivent peu d’attention. ECONOGENESIS a également constaté que, parmi les programmes internationaux de financement public pour l’adaptation qui sont étiquetés pour l’égalité des sexes et l’inclusion, seuls 2 % sont marqués comme sensibles à l’égalité des sexes et 25 % comme spécifiques à l’égalité des sexes ou intégrant l’égalité des sexes.

Prochaines étapes

Au cours de sa première année d’existence, ECONOGENESIS a alimenté le débat mondial sur le financement du climat et a contribué à mettre à l’ordre du jour les questions relatives à l’égalité des sexes et à l’inclusion sociale. Le projet poursuit ce travail dans le cadre du rapport 2024 sur le déficit d’adaptation. Ce rapport étudie plus en détail le déficit de financement de l’adaptation, ainsi que les initiatives visant à le combler, et évalue également la manière dont les différentes modalités de financement affectent l’égalité des genres et les dimensions sociales, et donc la justice climatique.

En travaillant en étroite collaboration avec des chercheurs, des planificateurs du développement, des économistes, des membres du personnel des fonds climatiques et du financement climatique, la société civile et des partenaires du secteur privé au Rwanda, au Népal et en Tanzanie (Zanzibar), ECONOGENESIS renforce également les capacités des acteurs clés sur le terrain à utiliser ces analyses pour améliorer le financement et la planification de l’adaptation pour les personnes les plus vulnérables. Grâce à son travail sur le renforcement des capacités et le transfert de connaissances, par lequel les partenaires du principal pays de recherche (le Rwanda) partagent des approches et des méthodes avec leurs homologues du Népal et de Zanzibar, ECONOGENESIS démontre le potentiel de la coopération Sud-Sud. Le projet vise également à identifier des projets d’adaptation bancables susceptibles de faire progresser l’égalité des sexes et l’inclusion.