REBUMAA | Resilience building through multi-stakeholder engagement in anticipatory action for climate-induced disaster

Renforcement de la résilience par la mobilisation de parties prenantes dans l’action anticipative en cas de catastrophe d’origine climatique (REBUMAA)

Introduction

Le financement basé sur les prévisions (FbF) vise à permettre l’accès au financement humanitaire pour une action précoce basée sur des informations prévisionnelles approfondies et une analyse des risques. Des études initiales ont montré qu’il peut être rentable par rapport aux mesures traditionnelles de réponse aux situations d’urgence et qu’il augmente de manière significative la résilience des communautés aux catastrophes induites par le changement climatique. Des lacunes dans les connaissances sur la manière de gérer, de coordonner et de mettre en œuvre efficacement les mesures d’anticipation entre les différents niveaux de parties prenantes impliquées sont apparues. Ce projet vise à combler ces lacunes afin d’informer et d’améliorer les financements futurs fondés sur des prévisions.

Les utilisateurs prévus de cette recherche sont les parties prenantes au Nigeria, au Bénin et au Togo qui sont impliquées dans la mise en œuvre d’un protocole d’action précoce, y compris les gouvernements nationaux, les gouvernements régionaux et locaux, la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, les chefs de village et les membres de la communauté, en mettant l’accent sur l’inclusion des femmes. Le projet développera et testera des protocoles d’action précoce pour répondre au risque d’inondation, évaluera leur efficacité et formulera des recommandations.

Contexte

L’opérationnalisation de la FbF nécessite des capacités de prévision afin d’anticiper quand et où une catastrophe est susceptible de se produire, de définir des seuils de déclenchement qui activent une action précoce et d’élaborer des protocoles d’action précoce (EAP) à suivre une fois qu’un seuil est atteint. Les premières études ont montré que la FbF est rentable par rapport aux mesures d’intervention d’urgence traditionnelles et qu’elle accroît considérablement la résilience des populations aux catastrophes induites par le changement climatique. En 2018, la Fédération internationale des Sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge a lancé le Fonds d’urgence pour les secours en cas de catastrophe (Forecast Based Action by Disaster Relief Emergency Funds), un mécanisme dédié qui permet aux Sociétés nationales de la Croix-Rouge du monde entier de prendre des mesures précoces avant qu’une catastrophe ne se produise. Grâce à l’expérience acquise avec ce mécanisme, il est devenu évident qu’il existe des lacunes dans les connaissances sur la manière de gérer, de coordonner et de mettre en œuvre efficacement l’action anticipée à des niveaux distincts des parties prenantes impliquées. L’une des principales difficultés réside dans le fait que les parties prenantes interprètent différemment l’action anticipée, l’urgence d’agir et les idées sur la manière dont elle devrait être mise en œuvre. Les questions de recherche de ce projet ont été sélectionnées pour combler ces lacunes et améliorer l’efficacité du financement basé sur les prévisions.

Approche et méthodes

L’élaboration des EAP s’appuiera sur des entretiens et des discussions de groupe avec les parties prenantes afin de mieux comprendre les besoins et les obstacles potentiels à l’action anticipative. Le projet cherchera à impliquer 80 groupes d’acteurs distincts dans les trois pays, y compris des universités, différentes entités gouvernementales nationales, infranationales et communales, des plateformes locales de personnes vulnérables aux inondations et des ONG locales et internationales. Les données issues de ces entretiens et ateliers seront compilées et présentées lors d’un atelier de synthèse en vue d’une analyse approfondie et pour constituer la base des EAP qui seront développés et testés lors de l’étape suivante.

Le projet développera et testera ensuite des EAP dans chacun des trois pays. La FICR a déjà mis en œuvre le financement basé sur les prévisions au Nigeria. Par conséquent, le projet débutera au Nigeria et s’étendra ensuite au Bénin et au Togo afin de s’assurer que les leçons tirées de l’expérience passée soient prises en compte et qu’elles influencent le développement des EAP pour les deux autres pays. Les sites potentiels ont été identifiés sur la base de la cartographie nationale des vulnérabilités dans chaque pays, en se concentrant sur les États riverains exposés aux inondations. Les simulations cibleront 120 000 personnes vulnérables aux inondations dans les trois pays, en leur fournissant des transferts directs d’argent. Chaque simulation sera analysée comme une étude de cas distincte afin de formuler des recommandations, des orientations et de finaliser les EAP. Les études de cas seront également comparées afin de faciliter l’apprentissage mutuel entre le Nigeria, le Bénin et le Togo. Les sources de données incluront l’observation, les enquêtes et les entretiens. Un référentiel de données sera créé pour chaque simulation, les entretiens seront transcrits et les données qualitatives seront codées pour faciliter l’analyse.

Des groupes de discussion spécifiques pour les femmes et les personnes présentant d’autres vulnérabilités seront mis en place. Ces entretiens et discussions de groupe seront menés par des chercheuses. Les données recueillies seront compilées dans une base de données qui sera ventilée par sexe, âge et handicap. Le projet formera également les femmes et les jeunes entrepreneurs à des activités liées à l’adaptation au changement climatique (par exemple, la transformation des aliments, l’eau et l’assainissement par l’intermédiaire d’associations de femmes et de jeunes).

Résultats attendus

Le principal résultat sera l’amélioration de la capacité à entreprendre des actions d’anticipation avant une catastrophe climatique prévue. À l’appui de ce résultat, le projet devrait produire les résultats suivants :

  • Élaboration de protocoles d’action précoce sensibles à la dimension de genre pour le Bénin, le Togo et le Nigeria ;
  • Une cartographie des acteurs de l’action anticipée dans les trois pays à cibler ;
  • Amélioration et révision des plans d’urgence nationaux, régionaux et communaux en cas de catastrophe ;
  • Intégration des mesures d’anticipation dans ces plans d’urgence dans chaque pays ;
  • Plates-formes d’apprentissage qui favorisent des approches d’action anticipative en matière d’inondations qui tiennent compte des spécificités de chaque sexe et les intègrent ;
  • Publication des résultats de la recherche et des recommandations, y compris des articles et des comptes rendus de conférences ou d’ateliers dans des revues universitaires et professionnelles réputées ;
  • Identification des enseignements tirés, y compris l’élaboration de matériel de formation et d’orientations sur les meilleures pratiques en matière de gouvernance anticipative et inclusive des parties prenantes.

Crédit photo: IDRC