Adaptation comportementale pour la sécurité de l’eau et l’inclusion (BASIN)

La sécurité de l’eau est essentielle pour relever le défi du changement climatique. L’insécurité hydrique est l’une des principales voies par lesquelles le changement climatique affecte l’humanité. Un Africain sur trois est confronté à la pénurie d’eau, les femmes, les enfants et d’autres groupes marginalisés étant touchés de manière disproportionnée. L’adaptation à la pénurie d’eau est fondamentalement une question de changement de comportement. Bien que les sciences comportementales et psychologiques aient apporté une contribution importante à la compréhension des changements de comportement, les connaissances actuelles ont une application limitée en Afrique car elles s’inspirent principalement des sociétés occidentales. C’est cette lacune que le projet BASIN cherche à combler.

BASIN vise à tirer des enseignements des approches comportementales pour améliorer la prise de décision en vue d’une adaptation plus efficace et plus équitable dans les politiques et les pratiques. Reconnaissant que les obstacles et les opportunités existent à de multiples échelles, le projet examinera les comportements et les pratiques d’adaptation depuis le niveau individuel jusqu’aux niveaux plus systémiques, organisationnels et politiques.

BASIN vise à synthétiser, évaluer et tester le potentiel d’application des perspectives comportementales et psychologiques à plusieurs niveaux pour l’adaptation en Afrique afin d’améliorer la sécurité de l’eau pour les plus vulnérables.

Il s’agit d’un partenariat transdisciplinaire qui réunit quatre universités, trois ONG et un courtier en connaissances.

Notre travail consiste notamment à tester des idées pour cibler les informations météorologiques et climatiques afin de permettre des mesures d’adaptation. Pour ce faire, nous nous appuyons sur des études de cas dans lesquelles nos ONG partenaires s’attaquent à des problèmes critiques liés au climat et à l’eau au Burkina Faso, au Malawi et en Tanzanie, fournissant ainsi la base d’une transposition à plus grande échelle au Sahel, en Éthiopie et en Zambie.

Grâce à un engagement intensif avec les parties prenantes et les décideurs politiques, et à des actions adaptées et ciblées axées sur les politiques, BASIN vise à atteindre les objectifs suivants :

  • Améliorer la prise de décision pour permettre une adaptation plus efficace et équitable dans la politique et la pratique, y compris par nos ONG partenaires.
  • Une sécurité de l’eau plus inclusive face au changement climatique dans nos pays d’étude et au niveau mondial.

BASIN examinera comment les pratiques institutionnelles (re)produisent l’inégalité, et comment une sécurité de l’eau plus inclusive et une adaptation équitable peuvent être soutenues.

Le Burkina Faso, le Malawi et la Tanzanie ont été choisis comme pays d’étude de cas parce qu’ils ont subi des inondations et des sécheresses majeures depuis le milieu des années 2000. Bien que l’évolution des précipitations moyennes reste très incertaine, la variabilité devrait augmenter, avec une fréquence et une intensité accrues des phénomènes extrêmes.

Les études de cas de notre projet prendront en compte les facteurs comportementaux aux niveaux individuel et organisationnel pour : renforcer la résilience aux extrêmes climatiques, y compris l’adaptation aux inondations locales et le comportement dans les communautés marginalisées. Elles s’appuieront sur des concepts relatifs à la perception des menaces (y compris la manière dont elles sont communiquées) et sur des facteurs influençant le comportement, en tenant compte du fait que les mesures d’atténuation des inondations disponibles sont efficaces et abordables à mettre en œuvre. Cette approche reconnaît que pour comprendre les réponses comportementales, des facteurs établis tels que la perception du risque, le revenu et le sexe doivent être complétés par la perception de l’efficacité et du coût des méthodes, ainsi que par des facteurs tels que le fatalisme, le déni et les vœux pieux.

Crédit photo : Jade Zhao