PALM-TREEs |  Pan-African and transdisciplinary lens on the margins: Tackling the risks of extreme events

Regard panafricain et transdisciplinaire à la périphérie de l’Afrique : Faire face aux risques d’événements extrêmes (PALM-TREES)

Introduction

Ce projet répond aux besoins des parties prenantes et des communautés dans six pays afin d’identifier les conséquences des événements extrêmes telles qu’elles sont vécues par les personnes marginalisées. Le projet ira au-delà de la caractérisation et de la modélisation des anomalies physiques (qui considèrent les événements extrêmes en termes d’occurrence, d’intensité et de fréquence) pour examiner quand et pourquoi ces événements sont considérés comme « extrêmes » par les communautés et comment ils contribuent à leur vulnérabilité. Ces connaissances seront intégrées dans le travail des acteurs locaux chargés des plans de préparation et d’adaptation et dans leur conception et leur mise en œuvre inclusives. L’hypothèse est qu’une mise en œuvre plus inclusive de ces plans contribuera à réduire les inégalités au lieu de les perpétuer.

Les recherches porteront sur les inondations dans les comtés de Kitui et de Turkana au Kenya ; la dynamique du stress thermique et de la violence fondée sur le genre (et les réponses apportées) dans le KwaZulu-Natal au Sud ; l’impact des inondations, de la sécheresse et des vagues de chaleur sur la productivité agricole des femmes à Guider et à Foumbot au Cameroun et dans la localité de Mbanza-Ngungu en République démocratique du Congo ; l’impact du stress thermique sur la santé et les moyens de subsistance des communautés dans les quartiers informels de Lagos, au Nigeria ; et les impacts des sécheresses, des inondations et de la gestion de l’eau sur diverses communautés dans les bassins de la rivière Volta et à Accra, au Ghana.

Contexte

Selon le sixième rapport d’évaluation du GIEC, des phénomènes climatiques extrêmes ont été observés dans toutes les régions habitées, et nombre d’entre eux ont eu des conséquences sans précédent, en particulier lorsque des risques multiples (inondations, sécheresses et vagues de chaleur) se produisent en même temps ou dans le même espace. L’impact des chocs climatiques répétés et qui se chevauchent est de plus en plus important. Les événements météorologiques extrêmes déplacent plus de 20 millions de personnes chaque année et ont un impact sur la vie de beaucoup d’autres. Par conséquent, la recherche sur l’adaptation ne se limite plus à la réponse à des chocs uniques et ponctuels, mais s’intéresse plutôt aux risques climatiques composés et en cascade.

Dans toute l’Afrique subsaharienne, les risques climatiques interagissent avec de multiples couches de vulnérabilité et de sécurité pour créer des dangers complexes. Les communautés sont confrontées aux conséquences immédiates et à long terme des évènements extrêmes, y compris les impacts persistants sur la santé mentale, le bien-être, la satisfaction de la vie, les performances cognitives et l’inégalité parmi les populations exposées. L’accès limité aux ressources, à l’aide et aux services pendant et après les chocs climatiques pousse les communautés vers les marges de la société et les limites de leur capacité d’adaptation. Ce projet vise à transformer les relations de pouvoir qui exacerbent la disparité et l’injustice en s’attaquant aux différentes formes de vulnérabilité qui interagissent dans les risques complexes et les chocs futurs. Le projet examine comment les risques climatiques, les contextes sociopolitiques et les institutions collaboratrices varient d’un pays à l’autre.

Approche et méthodes

La clé de l’approche du projet est d’aller au-delà de la description physique du climat pour fournir des outils qui traduisent efficacement la science du climat en implications pour les personnes et les praticiens. Cette approche repose sur des questions de recherche concernant la manière dont les impacts des évènements extrêmes (inondations, sècheresse et vagues de chaleur) diffèrent en fonction du sexe et des identités sociales, la manière dont ces impacts varient d’une région à l’autre, la transférabilité des solutions dans les différentes parties de l’Afrique et la manière de créer des outils d’information qui permettent aux parties prenantes et aux communautés de soutenir une résilience équitable.

Le projet s’articule autour de quatre modules de travail interconnectés couvrant les conséquences pratiques des extrêmes climatiques, les facteurs physiques de ces extrêmes, l’identification de solutions résistantes au climat et le renforcement des capacités des professionnels en début de carrière. Les méthodes utilisées consistent à tirer des données des enquêtes démographiques et sanitaires existantes et à mener de nouvelles analyses de données participatives, des cartographies et des groupes de discussion (méthodologie « living lab »), des analyses qualitatives comparatives (QCA) et des modélisations multiniveaux pour créer des « récits de risques », ainsi qu’à combiner les observations météorologiques locales et les données satellitaires dans la modélisation climatique afin d’affiner les prévisions décennales et l’intercomparaison des modèles couplés du climat historique, actuel et futur.

Résultats attendus

Les résultats attendus seront adaptés à chacun des six contextes nationaux et incluront

  • Des « récits de risques » qui sont des descriptions en langage accessible des conséquences pour différentes personnes dans le cadre de scénarios climatiques distincts. Ces résultats seront basés sur des expériences différentielles d’événements historiques plutôt que sur l’utilisation habituelle de récits pour expliquer les risques futurs. L’objectif est d’informer les communautés et les praticiens en vue d’une adaptation climatique plus équitable et plus inclusive.
  • Diagnostics basés sur les processus pour améliorer l’évaluation des modèles climatiques en Afrique et les prévisions utilisées par les services météorologiques nationaux. Les diagnostics créés par le projet promettent de « recadrer » la compréhension scientifique des facteurs physiques des risques composés posés par de multiples extrêmes climatiques se produisant en succession rapide et leur impact sur les personnes marginalisées.
  • Indicateurs de changement transformationnel – le projet fera progresser les méthodes permettant de mieux mesurer les changements en matière de vulnérabilité et de résilience aux aléas, et la manière dont ils diffèrent en fonction du sexe et des identités sociales.
  • Réseaux intersectoriels : le projet élargira un réseau existant pour y inclure d’autres institutions et organisations de praticiens, en identifiant et en pilotant des solutions résilientes au climat identifiées grâce à cet engagement.
  • Dépôts de données en libre accès (OA) : Le projet contribuera à au moins deux dépôts de données ouverts et de grande visibilité. Les données ne seront pas simplement partagées, mais conservées et publiées, en respectant l’anonymat et d’autres procédures d’éthique et de sauvegarde. Des publications spécialisées (au moins deux) les accompagneront et faciliteront leur utilisation.

Crédit photo: IDRC/Karla Gachet