Renforcer la résistance à la sécheresse, c’est s’adapter efficacement au climat

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La désertification et la sécheresse figurent parmi les défis environnementaux les plus pressants de notre époque. Le changement climatique rendant les phénomènes climatiques extrêmes plus fréquents et plus intenses, il est encore plus urgent de renforcer la résilience à la désertification et à la sécheresse(GIEC, 2023).

Aujourd’hui, le bilan humain de la dégradation des sols et de la sécheresse est stupéfiant : 1,84 milliard de personnes sont considérées comme frappées par la sécheresse et 1,2 milliard sont exposées à la dégradation des sols (UNCCD, 2024). Les effets de la sécheresse ne sont pas ressentis de la même manière dans le monde entier : les plus pauvres et les plus vulnérables supportent son fardeau de manière disproportionnée, car environ 85 % des personnes touchées par la sécheresse vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire (Banque mondiale, 2023). En décembre 2024, le monde se réunira lors de la Conférence des parties à la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (COP16) à Riyad afin de faire progresser la collaboration mondiale pour relever ces défis cruciaux.

Le 17 juin est la Journée mondiale de lutte contre la désertification et la sécheresse – une occasion de reconnaître les effets dévastateurs de la désertification et de la sécheresse et de mettre en lumière des solutions potentielles. Dans le portefeuille de projets soutenus par le programme-cadre de recherche CLimate Adaptation REsilience (CLARE), des travaux sont en cours pour améliorer la résistance à la sécheresse, en particulier parmi les populations les plus vulnérables du monde.

Plusieurs projets CLARE se concentrent principalement sur la mise en place d’une action socialement inclusive et durable pour faire face aux risques de sécheresse :

  • Pour aider à sauver des vies et des moyens de subsistance des effets de la sécheresse, PASSAGE vise à améliorer les systèmes d’alerte précoce et les mesures d’anticipation pour faire face au risque de sécheresse dans les systèmes de subsistance des éleveurs de la Grande Corne de l’Afrique.
  • Alors que des sécheresses de plus en plus fréquentes ont un impact négatif sur les moyens de subsistance dans les terres semi-arides, BIMA s’efforce de renforcer la résilience climatique des communautés agropastorales au Kenya en offrant une protection financière par le biais d’une assurance bétail plus efficace et tenant compte des spécificités de chaque sexe.
  • Le GRIN contribue à renforcer la résilience à la sécheresse en travaillant avec plusieurs communautés de la région de la savane au Nigeria et au Ghana pour comprendre l’exposition des ménages aux risques climatiques de sécheresse et de mauvaises récoltes et leur attitude à cet égard, ainsi que la prise de décision au niveau de l’exploitation et le potentiel d’assurance des récoltes.

D’autres projets CLARE cherchent à renforcer la résistance à la sécheresse dans le cadre d’un travail plus large visant à renforcer la résistance au changement climatique et aux risques naturels :

  • PALM-TREES travaille dans six pays africains pour permettre aux communautés marginalisées de mieux répondre aux événements climatiques extrêmes, notamment les sécheresses, les inondations et les vagues de chaleur, ainsi qu’à leurs impacts socio-économiques.
  • BASIN vise à promouvoir la sécurité de l’eau pour les communautés vulnérables dans les pays africains, y compris le renforcement de la résilience à la sécheresse, en examinant les comportements et les pratiques d’adaptation afin d’identifier les idées et les actions pratiques qui répondent aux préoccupations intersectorielles et peuvent être mises en œuvre à grande échelle.
  • Au Sahel et dans les zones arides du centre de la Tanzanie, CLARITY s’attaque à la résilience de l’eau rurale et urbaine face à la sécheresse et à d’autres défis en organisant des laboratoires transformationnels, où les gens développent ensemble des voies durables et équitables.
  • Travaillant au Mozambique et en Afrique du Sud, l’INACCT Resilience vise à améliorer la planification de l’adaptation précoce en fonction des risques afin de réduire la vulnérabilité des communautés et d’accroître leur capacité à faire face aux événements climatiques dangereux, y compris les sécheresses.

Le défi mondial de la sécheresse illustre clairement la raison pour laquelle une action climatique efficace doit être socialement inclusive et sensible au genre. Outre le fait qu’elle affecte le plus durement les populations les plus pauvres du monde, la sécheresse nuit de manière disproportionnée aux femmes et aux enfants(DGAP, 2022).

Les projets CLARE montrent comment la recherche sur le climat peut s’attaquer aux inégalités et répondre aux besoins des plus vulnérables grâce à des approches transformatrices, des perspectives intersectionnelles et la co-création. Prenez BASIN, par exemple, qui montre qu’une perspective d’équité est essentielle pour accroître la sécurité de l’eau en Afrique. Parallèlement, le BIMA travaille avec les communautés pour rendre les produits d’assurance bétail basés sur des indices plus efficaces et plus sensibles au genre dans les zones sujettes à la sécheresse.

La Journée mondiale de lutte contre la désertification et la sécheresse nous invite à imaginer un avenir qui résiste à la sécheresse et au climat – un avenir qui doit répondre aux besoins des populations les plus vulnérables de la planète.