SUCCESS

Voies d’intervention réussies pour la migration en tant qu’adaptation (SUCCESS)

Introduction

La migration est une stratégie d’adaptation essentielle face au changement climatique dans toutes les régions du monde. Ce projet vise à générer de nouvelles connaissances sur l’évaluation des adaptations qui impliquent la migration, la mobilité et l’immobilité et à promouvoir des récits fondés sur des données probantes sur le rôle de la migration dans le défi de l’adaptation aux risques climatiques.

La recherche consiste à recueillir des données sur l’efficacité des interventions dans les pays du Bangladesh, du Bhoutan et du Népal qui permettent directement la migration en tant qu’adaptation ou qui ont des conséquences sur la mobilité. Elle explore le bien-être, la capacité d’adaptation et la précarité en tant qu’objectifs et critères essentiels pour une migration d’adaptation réussie. La recherche se concentre sur les populations confrontées à une relocalisation planifiée, les populations immobiles et laissées pour compte, et les personnes dans les destinations de migration urbaine à travers les trois pays et couvre les systèmes socio-écologiques montagneux, côtiers, arides et urbains, sélectionnés pour représenter toutes les dimensions majeures du spectre de la mobilité.

La recherche co-crée un ensemble de preuves sur les interventions qui fonctionnent et pour qui, et comment elles devraient être évaluées pour faciliter la migration inclusive qui répond aux objectifs de développement résilient au climat. Le projet contribue à l’élaboration de bonnes pratiques fondées sur des données probantes pour relever les trois grands défis que sont la relocalisation planifiée, les populations apparemment immobiles et laissées pour compte, et l’intégration des migrants dans les destinations urbaines. Le projet cherche à renforcer la capacité des acteurs de la société civile à discuter et à promouvoir une migration inclusive et équitable en tant qu’adaptation qui préserve les droits et la dignité des personnes en mouvement.

Contexte

Selon le GIEC, il existe des preuves solides que l’augmentation de la variabilité du climat et les événements extrêmes sont déjà à l’origine de migrations et de déplacements dans toute l’Asie. En 2020, l’Asie du Sud représentait près d’un tiers des personnes nouvellement déplacées, avec 9,3 millions de personnes déplacées par des catastrophes à évolution rapide ou lente. Le changement climatique à long terme continuera d’accroître les flux migratoires en Asie. Il existe également des preuves solides que la migration exacerbe la vulnérabilité et la charge de travail des hommes et des femmes, en particulier pour les femmes qui sont le plus souvent laissées pour compte. Les données disponibles à ce jour suggèrent que l’importance insuffisante accordée à la migration en tant qu’adaptation est due en partie au manque ou à la connaissance inégale des meilleures pratiques, et en partie à l’absence de voies de développement légitimes qui incluent la circulation des personnes. On manque de données sur les politiques qui permettent une mobilité sûre et inclusive et sur les approches qui permettent une action d’adaptation efficace par le biais de la migration.

Approche et méthodes

Le projet rassemblera des preuves de l’efficacité des interventions menées à ce jour dans les pays d’Asie du Sud. Il sera organisé en modules de travail complémentaires visant à combler les principales lacunes en matière de connaissances et d’action et à atteindre des objectifs clairement définis en matière d’impact. Trois groupes de travail étudient la relocalisation induite par le climat, explorent les implications de la migration sur les capacités d’adaptation des populations immobiles et les futurs ruraux, et explorent les capacités d’adaptation des migrants dans les destinations et les futurs urbains. Un autre groupe de travail s’appuie sur ces résultats pour cocréer des mesures et des outils d’évaluation afin de faciliter la migration en tant qu’adaptation et d’éclairer l’action politique. Le projet est intentionnellement conçu comme une recherche orientée vers l’action impliquant la cocréation de mesures et de lignes directrices avec les populations affectées et les décideurs politiques.

Les chercheurs utiliseront une approche mixte pour la collecte de données primaires, notamment des entretiens avec des informateurs clés, des groupes de discussion, des enquêtes et des méthodologies participatives telles que photovoice. Le projet prévoit également d’exploiter pleinement les sources de données préexistantes et les projets de recherche pertinents. L’approche de la recherche est transformatrice en matière d’égalité des sexes et d’inclusion sociale (GEI) et est conceptuellement ancrée dans la recherche féministe et les études de genre. La conception s’appuie sur une analyse initiale de l’IEG et mettra en avant les voix et les préoccupations des populations vulnérables et marginalisées aux côtés des décideurs politiques et d’autres parties prenantes par le biais d’approches de co-création. Le projet cherche à nuancer le récit sur la migration en tant qu’adaptation et à développer des mesures pour évaluer les résultats de la migration.Des ateliers avec des professionnels des médias, des leaders communautaires et des décideurs politiques permettront d’élargir la façon dont la migration est comprise et décrite.

Résultats attendus

L’objectif principal est de développer des connaissances exploitables pour soutenir la migration en tant qu’adaptation dans la politique et dans la pratique, afin de favoriser des avenirs résilients au climat plus inclusifs et équitables pour les communautés pauvres et marginalisées en Asie du Sud et au-delà. Pour ce faire, l’équipe prévoit de produire des publications évaluées par les pairs, des articles de presse, des notes d’information, des rapports, des webinaires, etc. Parmi les résultats particulièrement novateurs, citons

  • un outil d’évaluation et des stratégies co-créées pour renforcer le potentiel d’adaptation des migrations au changement climatique dans différents contextes
  • une boîte à outils d’apprentissage sur la relocalisation planifiée
  • des outils politiques cocréés pour faciliter l’adaptation des migrations dans les politiques sectorielles au niveau infranational
  • des outils politiques et pratiques co-créés pour améliorer le soutien aux migrants lorsqu’ils s’installent dans des zones urbaines

Des produits de communication ciblés seront développés pour soutenir la diffusion et l’assimilation des connaissances en dehors du monde universitaire. Le projet réunira également une académie de chercheurs en début de carrière afin de faciliter le mentorat et la formation des chercheurs émergents dans les institutions partenaires, notamment par le biais d’un programme d’enseignement d’été pouvant accueillir jusqu’à 16 participants. La formation de 25 universitaires en milieu de carrière et de professionnels du gouvernement est prévue par l’intermédiaire des consortiums universitaires himalayens de l’ICIMOD. Le projet soutiendra au moins 2 doctorants et 3 associés de recherche post-doctorale.

Le projet vise également à renforcer les capacités des utilisateurs de la recherche, qu’il s’agisse d’activistes de la société civile, de fonctionnaires des gouvernements nationaux et sous-nationaux ou de professionnels des médias. L’accent étant mis sur la coproduction de la recherche, des activités de partage des connaissances sont intégrées tout au long du projet, y compris des ateliers multipartites pour la validation des données et des résultats de la recherche à plusieurs moments du cycle de vie du projet.

SUCCESS se concentre sur les régions et les populations particulièrement vulnérables d’Asie du Sud. Les bénéficiaires directs sont les communautés qui se lancent dans une relocalisation planifiée et qui bénéficient d’une plus grande autonomie et d’un meilleur accès à la prise de décision ; les interventions qui créent potentiellement des filets de sécurité pour les populations laissées pour compte ; et les politiques qui génèrent des destinations sûres et durables pour les migrants dans les villes des trois pays.